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Un an sans fast-fashion: mon bilan

_L6A6194Bonjouuuuur !

Voilà un an que j’ai dit stop « pour de bon » à la fast-fashion. L’été dernier, à mon retour d’un voyage à New York où j’avais fait une sacrée razzia dans les magasins alors que j’avais déjà, juste avant mon départ, bien profité des soldes, j’ai décidé d’agir une bonne fois pour toutes.

Nous étions alors en août 2018, et cela faisait déjà trois ans que je m’étais dit qu’il était temps d’en finir avec Zara, H&M, Mango et compagnie (et surtout ASOS, mon talon d’Achille). En vain : malgré une motivation sans faille (notamment après avoir regardé le documentaire The True Cost), j’alternais entre phases sans achats et énormes craquages, comme piégée dans une sorte de régime inefficace, une détox censée alléger ma garde-robe de quelques kilos de vêtements cheapos au possible. Bref, j’étais addict au shopping facile, peu onéreux et sans aucune conscience éthique ou écologique.

Honnêtement, j’ignore ce qui m’a vraiment convaincue, quel a été le déclic. Peut-être que comme pour toute addiction, j’ai fait une overdose. Une overdose de fringues à moins de 10 euros fabriquées dans des conditions extrêmes. N’empêche que j’ai pris la décision de m’y mettre très sérieusement, et que ça a fonctionné.

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La transition

J’ai commencé par me désabonner de toutes les newsletters possibles (sauf Sephora hein faut pas déconner), et de tous les comptes de grandes enseignes de fast-fashion que je suivais sur Instagram. J’ai aussi supprimé mes applis Amazon, New Look, Miss Selfridge, ASOS… j’en avais une vingtaine sur mon téléphone. Un geste nécessaire, et assez symbolique.

Quelques semaines après avoir commencé mon « sevrage », j’ai décidé de vous faire un article sur mon blog pour vous parler de tout ça (vous pouvez le retrouver ici). Une bonne manière de rendre la chose officielle, même si à l’époque, je n’ai jamais clairement exprimé mon intention d’arrêter la fast-fashion. Je parlais plutôt de diminuer, d’adopter de nouvelles habitudes plus responsables en matière de consommation, de faire un peu attention, d’y aller à mon rythme… La vérité, c’est que j’avais peur d’échouer, et de laisser une trace écrite. La honte, si j’avais annoncé en grandes pompes « TADAM J’ARRÊTE LA FAST-FASHION », et n’y étais pas arrivée!

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J’ai dit la vérité à mes proches, qui ont pour la plupart explosé de rire à base de « oui oui Nawal, allez chut ». Je dois admettre que mes parents, bien que sceptiques, ont été plus que trop mignons et d’un grand soutien: ma mère, par exemple, m’a chiné des choses toute l’année. A Noël, elle et mon père m’ont offert une paire de Veja (des baskets éthiques), un gilet tricoté main trouvé en vide-grenier et un livre sur le vintage. Et ils ont été des acolytes de taille lors de mes vacances à Oléron, m’accompagnant de friperie en friperie avec amour.

Début février, quand j’ai vu que je m’en sortais finalement plutôt bien, j’ai publié un nouvel article, n’ayant cette fois-ci pas peur de parler directement d’arrêt de la fast-fashion. Intitulé « Ces petits trucs qui changent quand on décide d’arrêter la fast-fashion », j’y ai évoqué mes doutes, mes questions, les points positifs et négatifs, mon état d’esprit… Une sorte de point à la mi-parcours, et c’est drôle parce que 6 mois plus tard, j’ai l’impression d’avoir finalement réussi à effacer doutes et questions de mon esprit, et c’est très cool, car je ne vois plus que le positif de cette démarche.

Il faut dire que vous avez été d’une aide incroyable et d’un grand soutien. Je ne compte pas le nombre de messages adorables me félicitant, me confiant que ça vous inspirait à faire de même… Mon coeur a fondu d’amour environ 100000 fois, sans mentir. MERCI.

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Mon dressing

J’ai procédé à un immense tri dans ma garde-robe. Ou plutôt, quatre immenses tris. Un par saison. Automne, hiver, printemps, été : j’ai à chaque fois pris un weekend entier pour vider mes placards, tiroirs, valises et bacs plein de vêtements. Ca m’a permis de réaliser le nombre de merdes accumulées, de faire le vide, de donner, vendre.

A ce jour, j’ai toujours une tonne de fringues, on ne va pas se mentir, mais que la police anti-placards-qui-débordent se fasse une raison et passe son chemin: ce sera toujours le cas. Je suis une collectionneuse, et le minimalisme ne résonnera jamais en moi (même si je suis fascinée par les garde-robes capsule)(chez les autres, quoi).

Mon armoire, c’est mon petit musée à moi. Ma machine à remonter dans le temps. Si je veux avoir 100 robes à fleurs des années 60, j’aurai 100 robes à fleurs des années 60.  Et ce seront 100 robes à fleurs des années 60 qui seront tranquillement dans mon dressing, et non en train de pourrir dans une poubelle, d’être détruites à coups de produits chimiques et autres combustions toxiques, ou envoyées dans des pays lointains où elles iront polluer des fleuves où se baignent des gamins.

Aujourd’hui, je peux fièrement dire que genre, 80% de mes affaires sont de seconde-main (les 20% restants, ce sont des pièces modernes qui tiennent la route depuis des années, un peu de neuf mais éthique, mes sous-vêtements et mes pyjamas).

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Adieu, les achats compulsifs!

Arrêter la fast-fashion? Je pensais que ça allait être un enfer, que j’allais avoir l’impression de faire des sacrifices, d’être frustrée… et bien ce fût tout l’inverse. Chaque nouvelle semaine sans acheter chez H&M et compagnie, puis chaque nouveau mois, je les ai vécus comme un pas en avant, une petite victoire personnelle. Quel pied! J’ai découvert ce sentiment extrêmement satisfaisant de se dire « ah mais en fait je m’en sors bien, et ça change strictement rien ma vie, et même que j’ai chaque jour l’impression de contribuer à sauver notre planète ».

Contrairement aux années précédentes, je n’ai eu aucun craquage violent du genre « méga-panier sur La Redoute » ou « énorme session Primark », et ce malgré des tentations régulières (la fast-fashion est partout, jpp). Les 5 premiers mois, c’est simple, je n’ai RIEN acheté en fast-fashion. Rien, que dalle, nada. J’étais si fière, olala. Et une fois sûre d’être bien « sevrée » et habituée, je me suis mis moins de pression, et je me suis ainsi autorisée des achats certes non-éthiques, mais que je jugeais utiles et/ou raisonnables. 

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Ces achats « neufs et pas éthiques » consistent, en tout et pour tout, en 7 achats sur une période de 12 mois, TOUJOURS faits avec raison, JAMAIS sur un coup de tête, et qu’il m’était compliqué de trouver en seconde-main. Je rappelle un peu honteusement qu’avant, il m’arrivait d’acheter 10 nouveaux trucs d’un coup en une commande sur un e-shop…

Bref, voici ma liste des achats en question, pour vous donner une idée :

  • Une paire de boots fourrées de type « randonnée », New Look sur ASOS, achetées pour aller à la montagne début janvier. Je n’avais aucune paire de chaussures adaptées à la neige, ou même au verglas à Paris. Je sais déjà qu’elles me resserviront cet automne lors de mon voyage au Canada / Nord des USA, et tous mes prochains hivers à Paris (grr).
  • Un t-shirt Joy Division, dans une petite boutique rock à Londres. Un basique que je voulais depuis longtemps, et qui va me durer toute ma vie, et que je vais porter environ 1000 fois avant de mourir (je songe à me faire enterrer avec, d’ailleurs).
  • Deux jupes midi taille haute unies évasées, une jaune et une bleue, chez Uniqlo au Japon. Versatiles, classiques mais pas ennuyeuses, elles vont avec quasiment tous mes hauts, ce qui me permet de les porter très régulièrement et de ne pas me lasser.
  • Un jean taille haute ceinturé, en denim claire et souple, chez Mango. Alors là meilleur achat tant c’est dur pour moi de trouver un jean qui me va + je le mets genre un jour sur deux.
  • Un jean taille haute chez Monoprix, en denim brut. Tout comme au-dessus.
  • Une veste noire en denim Joy Division. J’en rêvais, ces connards de chez Zara l’ont fait, ma foi. Pour être totalement transparente, j’ai aucun regret, je la considère comme mon « joker-récompense » pour les efforts de l’année écoulée hahaha.

 

_L6A6188Et la suite?

Je pense que je suis désormais définitivement guérie de mon addiction à la fast-fashion. J’ai pris l’habitude de ne plus entrer chez H&M, de ne plus aller sur le site ASOS, je trouve Zara hors de prix… et plus le temps passe, plus ça me semble facile de faire comme si toutes ces enseignes n’existaient pas.

Ma prochaine étape, c’est de ne plus RIEN acheter du tout en « neuf non éthique ». Passer de 7 articles par an, à zéro. Honnêtement, je pense que j’en suis capable, surtout maintenant que j’ai trouvé deux jeans qui me vont, et que je compte faire durer des années. 🙂

Conclusion: si j’ai réussi à changer mes habitudes absolument déplorables, moi, l’ex-accro à la fast-fashion… alors tout le monde le peut. Vraiment. Je vous encourage vivement à tenter le coup, pour le bien de la planète mais hé, aussi de votre porte-monnaie! Mais surtout, ne vous mettez aucune pression, allez-y à votre rythme. Ne vous forcez pas à « arrêter » d’allez chez Zara, commencez par essayer de diminuer. Le reste se fera naturellement. J’en suis la preuve! 😀

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Top vintage Antonnelle trouvé en vide-grenier, jupe vintage trouvée en vide-grenier / Serre-tête, collants et chaussures Mango old / Photos par Nina Tyurina à L’hôtel Crayon Rouge à Paris / Bouquets de fleurs séchées par l’Herbier de Marcel

16 réflexions au sujet de « Un an sans fast-fashion: mon bilan »

  1. Hello !!

    Quel plaisir de te lire ! ma petite madeleine avec mon café du matin ! Et je te rejoins totalement sur le sujet, même si je suis bien plus à la traine que toi, je suis fière de mes efforts !! Moi aussi les choses me semblent hors de prix et là je suis la plus ravie du monde d’avoir sauvé d’un placard tout noir une jolie robe années 20 (repro of course, unique vintage d’accord, mais jamais portée par sa propriétaire car trop grande). J’ai réussi à terminer (et sans gaspiller, genre en mettant plus de produit que de raison) des produits de beauté, d’hygiène et ménagers. J’ai craqué sur les soldes à moins 50 de collectif et acheté un trench qui me faisait de l’oeil depuis mathusalem, mais bon, vu que ma veste de mi saison était déchirée et avait a peu près 8 ans, je me dis que je la mérite aussi :p

    En revanche, j’ai énormément réduit mes déchets ménagers et ma consommation d’électricité et ça ça me met en joie !!!

    Bravo pour ton parcours !! Je suis super admirative et rendez-vous dans 1 an pour un nouveau bilan !

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    1. Ohhh que tu es gentille (je suis ravie d’être ta madeleine matinale haha). Et ne t’en fais pas, tout le monde y va à son rythme, vraiment. D’autant qu’il existe beaucoup de marques de repro qui sont fabriquées aux USA ou en Angleterre, honnêtement tu as de quoi faire 🙂 De mon côté il faut que je prenne exemple sur toi pour les déchêts, je fais du mieux que je peux mais je sais que je peux encore m’améliorer 🙂

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  2. Bonjour,
    Je suis super ravie de voir et lire que des blogueuses prennent conscience que la mode ça pollue ! Je faisais beaucoup de shopping j’adorais les robes. Et puis j’ai eu une réelle prise de conscience il y a 2 ans sur l’état de notre planète, trop de déchet, trop de pollution, trop de plastique dans les océans. J’ai arrêté d’acheter des choses dont je n’avais pas besoin ou je les ai remplacé par de l’occasion, le bon coin et vinted sont mes meilleurs amis ! Connais-tu le mouvement ZERO WASTE https://www.zerowastefrance.org/ ? J’en fait partie. Nous visons le 0 déchet dans notre mode de vie, bien que dans le monde actuel le 0 est impossible. Nous boycottons le plastique, les emballages, le neuf, les produits jetables, l’obsolescence programmé…Je suis ravie de voir qu’on est de plus en plus. Par exemple hier, je vais avec un pochon à pain (cousu moi même) à la boulangerie, la cliente devant moi avait un sac en tissu aussi ! Quand elle a vu mon sac on a rigolé les deux « ah je ne suis pas seule » 🙂 On a un groupe dédié sur FB ou chacun posent des questions ou fait des témoignages, c’est un groupe très ouvert si ça t’intéresse : « zero dechet family » . Le moindre déchet peut avoir une grave conséquence sur notre planète. Le recyclage n’est pas la solution car cela demande énormément d’énergie et de ressource. Mon mari me suit dans ma démarche. Les copains ont arrêté de mettre des papiers cadeaux pour les anniversaires. Petit à petit mon entourage se familiarise avec mon mode de consommation.
    Au plaisir de te lire !

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    1. Hello Mélanie, merci pour ton adorable retour! Pour répondre à ta question, j’ai en effet déjà entendu parler de ce mouvement, et de mon côté j’essaie également de mettre en place des petits geste quotidiens pour limiter mes déchets (j’ai acheté une gourde, des cotons lavables, et je pense passer à la culotte de règles également!). Vivement que tout le monde prenne conscience de tout ça et agisse! 😀

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  3. Hello Nawal,
    Je viens de découvrir ton blog avec cet article et c’est une mine d’informations. Je suis entrain de dévorer tes articles (je lis actuellement tes articles datant de 2017). J’adore tes récits et ta plume ; j’ai cet impression de t’avoir toujours connu ahah.
    Pour en revenir sur ton bilan, MERCI ! Je commence depuis plusieurs mois à entreprendre la même démarche et je me sens moins coupable en te lisant. En plus de pouvoir contribuer au niveau écologique, environnemental et sociétale, j’ai le sentiment qu’au fil des années les produits issus de la fast fashion sont similaires, se ressemble et ne se renouvelle pas (en plus d’être de mauvaise qualité). Cela me conduit et me donne envie de me ré-approprier mon style, me re-centrer sur mes goûts et envies, et de répondre à mes réels besoins.

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    1. Hello! 😀 Merci pour ton commentaire, ça me fait tellement plaisir de lire que tu l’as trouvé utile (au point de remonter dans les abysses de mon blog hahaha). Merci aussi pour tes gentils compliments sur mon écriture, ça me touche beaucoup. Et pour parler de la fast-fashion, je suis bien d’accord: difficile de cultiver son style personnel en achetant dans les mêmes enseignes que tout le monde, j’en ai aussi eu assez de croiser des filles avec les mêmes robes que moi je crois hahah ! Belle soirée !

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  4. Bonjour Nawal,
    j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ton article! Ton histoire me donne d’espoir de pouvoir avoir une consommation beaucoup plus réfléchie…pour le moment je me situe par rapport à la fast-fashion, comme pour la production de déchets, le non-bio, dans une démarche « je sais que c’est mal, j’essaie de faire de mon mieux, mais il m’arrive de déroger à la règle ».

    Surement aussi parce que je n’ai pas décidé fermement d’arrêter la fast-fashion, surement parce que j’aime la facilité de [je veux un jean bleu, j’achète un jean bleu] plutôt que [je veux un jean bleu, je le trouve au bout de 3 mois et l’achat de 2 jeans mal taillés sur Vinted, que je dois revendre…], comme pour plein d’autres choses je manque de patience et de rigueur😑

    Bref, je te félicite beaucoup pour ta réussite, et de ce petit pas pour l’humanité mais grand pas pour Nawal!!!
    Bravo,
    Maria🌼

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    1. Bonsoir Maria, merci pour ton retour ! ❤ Franchement, ne sois pas trop dure avec toi-même: tu es déjà consciente que ce n'est pas génial, et je suis sûre que le jour où tu seras prête, le changement s’opérera très naturellement dans ton quotidien. En attendant, encore merci, et belle soirée!

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  5. Félicitations, je suis étonnée de lire votre blog pour une jeune femme comme vous. C’est formidable. En plus une fan de Joy Division ( J’adore ) mes années punk et new wave. Encore toujours d’ailleurs.

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  6. Coucou,
    Moi, ça fait presque 1 an et demi que je n’ai plus rien acheté en fast fashion.
    Mon sevrage est en partie dû à mon déménagement Marseille/Ardèche, avec zéro magasin sur place, ça aide. Bizarrement, ça ne me manque pas plus que ça. Je n’ai même pas fait les soldes en ligne cet été (première fois de ma vie)!
    Par contre, cela fait 15 ans que j’achète de l’occasion. A l’époque, on me regardait comme une clocharde, alors je rigole lorsque je constate que ces mêmes personnes qui se sont moqués de moi découvrent vinted aujourd’hui…
    Bref, depuis un an et demi je n’ai acheté que de l’occasion et j’ai pu trouver tout ce dont j’avais besoin. Alors je pense que c’est effectivement à la portée de tous.
    bises

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    1. Hello Crystila! Je te comprends, mes parents m’ont toujours habituée à achetée en seconde-main depuis enfant – je n’ai jamais eu honte franchement, mais j’ai toujours été consciente que pour certaines personnes, c’était impensable de faire une chose pareille. Il y a encore deux ou trois ans, acheter en vintage c’était d’ailleurs associé à s’habiller comme « une vieille »… et maintenant toutes les « insta-girls » se disent être des grandes fans de vintage, alala les tendances! 😀 Des bisous, et bravo à toi !

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